La communauté du design – les architectes, les architectes de paysage, les designers d’intérieur, les designers industriels, les urbanistes et les designers graphiques –, s’est rassemblée au Sommet Mondial du Design (SMD) afin de partager des pistes de solution pour améliorer notre environnement, en mettant l’usager au cœur des préoccupations. Les nombreuses conférences auxquelles j’ai assisté apportaient toutes un changement de paradigme. Design et beauté était l’un des thèmes traités par les conférenciers.

Quel est le rôle de l’esthétique pour améliorer la qualité de vie?

Ceci suscitait bien des questions illustrées sur de grands panneaux à l’expo du SMD :

• De quelle façon la beauté intrinsèque du design peut-elle réinvestir sa dimension humaniste et être porteuse des fondements mêmes de la responsabilité sociale, plutôt que d’être reléguée au seul domaine de la consommation?
• L’attention portée aux choses du quotidien n’est-elle pas un facteur essentiel de qualité de vie?
• Comment remettre en question les idées reçues en matière de beauté, de spiritualité, d’attachement émotionnel, de poésie et de rapport à la nature?
• Comment le design peut-il empêcher la production d’espaces médisants où la forme résulte en des contraintes rationnelles et non du respect des usagers comme êtres sensibles?

La beauté n’est pas quelque chose d’anodin. Pour moi, l’expérience esthétique fait partie du ressenti et du bonheur de vivre. Tous les individus possèdent cette capacité de ressentir le beau, même ceux qui ne croient y pas y être sensibles. Prenons, par exemple, l’effet ressenti d’être en forêt. N’est-ce pas là une expression de beauté et d’un apaisement? L’inspiration dans la nature exprime la recherche d’un bien-être fondamental, accueillant et simple, disait Ginette Caron, célèbre designer graphique à Milan. D’ailleurs, son exposé reprenait une parole de Saint-Augustin : « La beauté, c’est la splendeur du vrai. »

La beauté n’est pas superficielle, ni facile. La simplicité paraît facile, mais elle est le résultat d’un processus qui part d’une véritable réflexion, d’une cueillette d’informations sur la manière de vivre en harmonie avec les lieux qu’on habite. Comme le disait Mahatma Ghandhi : « Ce sont les choses simples qui coupent le souffle. » On crée des liens avec le design et la beauté, on s’y sent bien. Je dirais que la beauté rime avec bien-être. Pour illustrer cette quête d’harmonie avec la nature, on recherche dans nos intérieurs la qualité de la lumière naturelle avec ses fluctuations au gré du jour. Un rappel ancestral, où les premiers êtres humains vivaient le jour en pleine lumière du soleil et le soir venu au coin du feu. C’est ce qu’on recherche encore de nos jours. La nature demeure donc une source vitale d’inspiration. Nous avons besoin d’elle, car on y trouve le bien-être.